Module 2 – L’art de la communication 6 cours

Comme toute discipline, elle repose sur des concepts et des outils pratiques à la portée de tous.

La synchronisation

S’il ne devait exister qu’une seule notion en communication, ce serait la synchronisation. Poussée à l’extrême, il s’agit d’un art, celui du caméléon. La synchronisation est un outil de communication fondamental. Elle nécessite un subtil mélange d’observation et de mimétisme.

Êtes-vous sur la même longueur d’ondes ?

Nous nous synchronisons naturellement lorsque nous communiquons avec nos bons amis. Il existe d’ailleurs une corrélation évidente entre l’amitié et la synchronisation. Plus la synchronisation est simple, fluide, presque évidente plus nous avons de chances de créer des liens forts.

Lorsqu’elle n’est pas naturelle, elle peut être créée afin d’améliorer son rapport à l’autre. Elle permet ainsi de « se mettre sur la même longueur d’ondes » que son interlocuteur afin de communiquer plus efficacement avec celui-ci.

Éléments principaux à observer :

  • Rythme respiratoire
  • Posture
  • Mouvement du corps (dynamique d’élocution, vitesse, fréquence)
  • Vocabulaire (dynamique d’élocution, vitesse, fréquence)


Attention : Il ne s’agit pas de singer son interlocuteur, cela pourrait avoir l’effet contraire à celui recherché.

En pratique - La synchronisation

Devenez un caméléon de la communication. Les exercices de ce cours ont pour ont pour but d’ancrer chacun des principes théoriques que vous avez pu voir précédemment.

Êtes-vous sur la même longueur d'ondes ?

Rendez-vous dans un lieu public (gare, hall d’hôtel, salle d’attente, …) et choisissez une « cible », une personne sur laquelle vous allez vous synchroniser.

(pré-requis: vous devez vous placer dans le champ de vision de cette personne, sans trop attirer toutefois son attention)

  • Adoptez progressivement et discrètement sa posture (zone par zone).
  • Synchronisez-vous sur son rythme respiratoire.
  • Prenez un instant pour vous demander comment vous seriez si vous aviez sa corpulence, ses cheveux, etc…

Une fois que vous avez le sentiment d’être bien en phase avec elle, tentez de prendre le « leading », d’influencer sa posture, ses rythmes ou ses comportements.

  • Baillez.
  • Modifiez votre position (croisez ou décroisez les jambes, ou les bras, penchez vous en avant ou en arrière, étirez-vous).
  • Accélérez ou ralentissez votre respiration.

 Si rien ne se passe, recommencez en apportant plus de soin à la phase de synchronisation. Il est toutefois intéressant de se questionner sur les paramètres qui ont conduit à cette absence de « leanding ». Vous pouvez également choisir une autre cible et tentez votre chance avec elle.


Cette exercice est répétable dans de nombreuses situations et permet d’améliorer rapidement et discrètement son rapport à l’autre.

Le non-verbal

Le non-verbal est pour la communication, ce qu’est le chocolat pour… un gâteau au chocolat.

Selon le type d’échange entre deux individus, la part du non-verbal dans une communication est comprise entre 54% et 93%. Ce chiffre est énorme au regard de ce que nous pensons émettre consciemment comme informations.

Qu’est-ce que c’est ?

Le malentendu le plus fondamental de la communication: Nous entrons en relation avec notre entourage, avec l’autre, non tel qu’il est ou tel qu’il se veut, mais tel que nous le percevons !

Jacques salomé

Par définition, c’est tout ce qui n’est pas verbal, tout ce qui ne ressemble pas de près ou de loin à une phrase.

Sans tenter d’en établir une liste exhaustive, voici quelques éléments qui le composent:

  • Ton de voix
  • Rythme de la voix
  • Expression du visage
  • Posture
  • Mouvements du corps
  • Émotion
  • Dilatation des pupilles
  • Façon de s’habiller
  • Odeurs corporelles
  • Variation de la couleur de la peau

L’important n’est pas de tout maîtriser, vous y perdriez votre spontanéité et originalité, mais d’avoir conscience que les mots ne sont que le prolongement de l’attitude que vous adoptez.

 

Votre non-verbal

Afin que votre discours et vos actions soient en congruence, rien de plus simple, restez vous-même. Votre communication non-verbale est transmise sur un plan intuitif, inconscient ou émotionnel. Pour la conscience de votre interlocuteur, il en résulte bien souvent d’une vague impression, un “feeling”.

Qui vous êtes profondément déterminera votre non-verbal. Votre attitude ou état émotionnel passera toujours au-delà des mots et du message que vous voudriez faire passer consciemment. Les joueurs de poker l’ont bien compris et n’hésite pas à camoufler les zones qui pourraient les trahir.

Photographie d’un joueur de poker limitant sa lecture non-verbale

Ex. Le bluff au poker. Vous voulez faire croire que vous avez une mauvaise main mais votre cœur s’emballe parce que vous avez une jolie paire d’as.

Le plus simple est donc de se placer dans une attitude ou un état émotionnel en accord avec le message que vous souhaitez délivré. Par exemple, le sourire, la flexibilité, l’humour, la sincérité, l’expression d’émotions, la confiance en soi, la curiosité, un intérêt véritable pour les autres, l’humilité… sont autant d’atouts pour une communication efficace. De même, les critères identiques s’appliquent pour une communication hypnotique.

La calibration

En hypnose et en communication, ce terme désigne la capacité à observer, relever des informations verbales et non-verbales chez son interlocuteur. Calibrer apporte donc de précieuses informations sur l’état interne de ce dernier et permet donc d’ajuster en permanence sa propre communication verbale et non-verbale.

Comme il n’est pas évident au début d’être concentrer en même temps sur la communication verbale et non-verbale de votre interlocuteur, vous devrez passer par des phases de conscientisation des différents signes décrits plus tôt. En vous plaçant dans une forme d’écoute particulière, vous pourrez choisir de vous focaliser sur certains éléments en particulier de son non-verbal.

En prêtant donc attention régulièrement aux différents éléments de la liste ci-dessus, vous améliorerez votre calibration. Elle deviendra alors beaucoup plus intuitive et automatique.

En pratique - Le non-verbal

Cette mise en pratique offre un nouveau point de vue sur un environnement dans lequel nous évoluons chaque jour. Avant de s’entraîner à repérer les signaux du non-verbal de vos interlocuteurs, il est impératif de savoir être attentif à son propre non-verbal, de l’intérieur.

Moi

Étape 1

Après être entré en communication avec un autre être humain, interrogez-vous sur la qualité de vos pensées et sur votre état émotionnel. Étiez-vous dans l’ouverture? l’humour? ou au contraire l’agacement? Comment celui-ci a influencé votre attitude et donc votre communication? Quelles sont les signes extérieurs non-verbaux que vous avez transmis à votre interlocuteur?

Étape 2

Avant d’entrer en communication avec un autre être humain, interrogez-vous sur la qualité de vos pensées et sur votre état émotionnel. Comment celui-ci peut ou va influencer votre attitude et donc votre communication?

Remarquez comment cette observation (tâche consciente) tend à enrayer un processus d’ordinaire inconscient ou automatique. Que vous soyez plutôt colère ou joie, le questionnement conscient vous amène vers une neutralité émotionnelle.

Si vous le pouvez, répétez cette prise de conscience de temps en temps. Elle vous permettra d’augmenter votre capacité à l’analyser chez l’autre.

L'autre justement

Afin de bien comprendre la place qu’occupe le non-verbal dans notre société, regardez la vidéo ci-dessous. La pression qui règne sur les épaules de Bill Clinton, devant le parlement Américain et sous serment, permet une lecture assez évidente de son non-verbal, dont vous pourrez apprécier les commentaires.

Analyse de Sylvia Bréger – Criminologue, experte en non-verbal

La carte du monde

Écouter est une fonction naturelle. Mais savoir écouter s’apprend. En PNL (Programmation Neuro-Linguistique), on entend souvent que la carte n’est pas le territoire. Cela signifie qu’il y a donc une multitude de biais et de façons d’interpréter la réalité en fonction de tout autant de paramètres.

Chacun voit midi à sa porte

De nombreux facteurs déterminent notre vision du monde (facteurs éducatifs, sociaux, professionnels, …

« Nous ne voyons pas le monde tel qu’il est mais tel que nous sommes. »

E. Kant

Le milieu dans lequel nous avons grandi, celui dans lequel nous vivons, l’éducation que nous recevons, les expériences que nous vivons, les épreuves que nous traversons, les personnes que nous côtoyons,… tous ces éléments sont autant de paramètres qui influencent notre façon de regarder le monde, d’appréhender notre illusion de la réalité.

Nous regardons notre monde à travers une paire de lunette unique, placée sur notre nez depuis si longtemps, qu’on ne la sens plus, qu’on n’y fait même plus attention. Tant et si bien que nous pourrions très facilement tomber dans le piège d’une seule et même réalité pour tout le monde. Mais cela est impossible et tout l’art de la communication passe par ce biais.

Les croyances

De tous les filtres à travers lesquelles nous tentons d’appréhender la réalité, les croyances sont sans nul doute les plus pernicieux. Elles sont des présupposés à propos de soi, des autres et du monde. Elles créent donc de la distorsion de la réalité et des généralisations souvent abusives (catégorisation, stéréotypes et préjugés).

« La vie est dure ! », « Les blondes sont simples ! », « Je suis nul ! », « L’hypnose est dangereuse ! »

Savoir repérer ses propres croyances et prendre du recul par rapport à celles-ci permet de faire de même avec celles de vos interlocuteurs. Vous repèrerez ainsi rapidement celles qui limite ou qui aide le système de pensée de votre partenaire.

 « C’est ce que nous croyons déjà connaître qui nous empêche souvent d’apprendre. »

Claude Bernard

Pour les comprendre et les analyser, il est important d’en connaître la source. Comme évoqué plus tôt, l’éducation est une transmission de croyances permanente, des phrases distillées ici et là, faisant souvent argument d’autorité (“il faut souffrir pour être belle”, “attention, c’est dangereux”, “tu n’y arriveras jamais tout seul”).

Socialement, le « groupe » tiens aussi un rôle très important dans les croyances populaires. Plus de personnes pensent la même chose, plus nous tendons à penser comme eux. C’est un mécanisme complexe pourtant très bien connu des sociologues.

Vidéo présentant l’expérience de Asch sur l’influence et le conformisme

Nos expériences personnelles, déjà parasitées par ce premier lot de croyances, viennent souvent conforter ou ajouter d’autres croyances. Et il suffit souvent d’un nombre infime, voir d’une seule expérience pour en tirer une conclusion qui pourra garder une place dans notre esprit tout au long de notre vie (“les parisiens conduisent vraiment comme des …”, “A Lyon, il pleut tout le temps », « les chats sont agressifs! »)

Il devient alors intéressant de transformer celles qui limitent nos expériences afin qu’elles nous aident et les transcendent.

“Je suis nul” -> “Je ne suis pas encore bon sur tel sujet”

Important: De nombreuses croyances limitantes viennent d’un déficit de compétence. Il suffit alors d’apprendre et de se former pour modifier nos perceptions.

Apprendre à écouter

Écouter est un art et demande une réelle prise de conscience de sa juste place dans la communication. Nous écoutons en permanence avec nos propres filtres. Qu’il s’agisse de nos croyances, de nos opinions ou de notre propre histoire, chacun de ses éléments fausse la communication. Tout l’art de l’écoute est de se détacher de chacun de ses filtres pour partir à la découverte de l’autre, comme un nouveau monde, un terrain inexploré riche de nouvelles idées ou perceptions.

 

Partez explorer votre interlocuteur en vous plaçant dans la peau d’un enfant de 5 ans ou dans celle d’un extra-terrestre. La naïveté devient alors la plus grande des qualités pour effectuer ce voyage. Aucun jugement, aucun avis.

Écouter, c’est d’abord faire silence.

Il y a deux grandes façons d’écouter. La première consiste à partir de soi, en projetant son propre vécu sur l’histoire qui nous est racontée. Il s’agit donc d’une découverte de l’autre à travers soi.
L’autre façon est de partir de l’autre, avec le souhait de le comprendre et de le découvrir. Découvrir sa façon de penser ou de ressentir ce qu’il dit. Nous entrons alors dans une forme d’écoute dite “active”. Votre naïveté comme micro, vous pouvez alors poser les questions qui aident l’autre à préciser sa pensée.

En pratique - La carte du monde

Véritable base d’un travail de développement personnel, les exercices proposés ici, quand ils sont réalisés avec soin, apportent un regard et une conscience de soi qui aide à accepter et à découvrir l’autre.

Repérer les croyances de vos interlocuteurs vous aidera à percevoir leur carte du monde et ainsi à mieux vous synchroniser sur eux. Vous pourrez par exemple rapidement savoir comment leur parler d’hypnose, comment les rassurer ou simplement leur permettre de se confier. Afin de mieux vous connaître et de repérer le mécanisme des croyances chez vos interlocuteurs, je vous invite à vous prêter à un petit exercice.

Etape 1

Lisez les croyances ci-dessous en vous demandant ce qu’elles évoquent chez vous. Vous semblent telles justes ou fausses?

 

  • C’est dangereux d’essayer quelque chose de nouveau !
  • Je suis trop vieux/vieille pour apprendre quoi que ce soit !
  • Je ne suis pas assez créatif/ve pour réussir !
  • Je n’ai pas le droit à l’erreur !
  • Pour mériter ce que je veux, je dois souffrir !
  • Si je réussis ce que j’entreprends, je ne serais plus le/la même !
  • Je suis trop timide pour rencontrer quelqu’un !
  • C’est du regard des autres que dépend mon épanouissement ou mon malaise !
  • Je ne suis pas capable de réaliser ce projet !
  • Je suis comme je suis, c’est trop tard pour changer !
  • Je n’ai pas de mémoire !
  • Je vois souvent le verre à moitié vide !

Etape 2

1. Connais-toi, toi-même, disait Socrate. Vaste champ de réflexion qui pourrait commencer par un travail très simple. Observer ses faiblesses et ses défauts pour savoir sur quoi travailler. Puis observer ses qualités, ses forces pour savoir sur quoi s’appuyer afin d’effectuer le travail sur soi.   1. Commencez donc par identifier quelques croyances limitantes à propos de vous-même (capacité ou identité).

ex. J’ai du mal à … / Je suis …

2. Faites de même avec vos croyances positives.

ex. J’assure en … / Je suis doué en …

3. Transformez maintenant les croyances limitantes que vous avez perçu en croyance positives et lisez-les jusqu’à ressentir qu’elles pourraient facilement devenir réelles. Demandez-vous ce qu’il faudrait pour qu’elles le deviennent?

ex. Je n’ai pas de mémoire -> J’ai une bonne mémoire

Guillaume Gautier

Hypnopraticien – Formateur

Co-fondateur de DreaminzZz