Module 5 – Les outils pratiques 3 cours

Ce module va vous apporter 2 notions très importantes en hypnose qui vous permettront de mieux cadrer votre travail. “Les fusibles” viennent en amont et les “sous-modalités” en aval d’une séance HYPNOS Pro.

 

 

Les fusibles

“Mieux vaut prévenir que guérir”

Ce pourrait être la devise de ce chapitre. Les fusibles sont de courtes phrases/suggestions qui bornent l’expérience d’un utilisateur pour qu’elle reste aussi confortable que possible.

Quelques exemples

Les fusibles servent à cadrer la séance et à rassurer le patient. En hypnose, tous les sujets n’ont pas besoin des mêmes fusibles. Certains ont besoin d’être plus rassuré que d’autres sur l’état en lui-même ou sur les perceptions qu’ils vont pouvoir expérimenter.

Pour rassurer sur l’état d’hypnose

  • « Vous connaissez déjà l’état d’hypnose sans le savoir. Cela ressemble à une rêverie dans laquelle vous pouvez vous laisser aller parfois. »
  • « Comme lorsque l’on regarde un film et qu’on sort quelque peu de l’histoire, vous pourrez si vous en ressentez l’envie, enlever le masque et faire une pause. »
  • « L’état d’hypnose n’est pas constant, il varie en permanence. Contrairement à ce que l’on peut penser c’est un état de surconscience et non d’inconscience. Vous serez plus lucide, plus proche de votre imaginaire et de vos ressentis.»
  • « Vous expérimenter tous les jours l’état d’hypnose le plus profond, le sommeil ! »

Ou encore certaines notions telles que:

  • Rester au présent.
  • Ils peuvent bouger.
  • L’état d’hypnose fluctue.
  • Ils peuvent sortir de transe comme on sort d’un film.
  • C’est un apprentissage/ Pas un coup de baguette de magique.
  • Ils peuvent se dissocier et se placer observateur de la scène.
  • Rester dans du positif.
  • Ils peuvent transformer les suggestions/propositions à leur convenance.

Les Sous-modalités

Issues de la PNL (Programmation Neuro-Linguistique), les sous-modalités nous aident en permanence à nous représenter nos pensées. Si la pensée est le fond, les sous-modalités en sont la forme. Comment savez-vous qu’un souvenir vous est agréable? Peut-on agir sur le sentiment que nous évoque un évènement futur?

Qu’est-ce que c’est ?

Vous l’avez vu plus tôt, notre cerveau fonctionne avec des modalités sensorielles, principalement Visuelles, Auditives et kinesthésiques. Elles nous permettent d’encoder nos expériences, nos pensées.

Par exemple, une image peut être décrite par sa forme, couleur, distance, luminosité, position dans l’espace…etc. Un son peut être décrit par un volume, une source, une fréquence, une tonalité, un rythme, un tempo…etc. Une sensation peut être décrite par sa localisation, son étendue, sa pression, sa texture, sa température…etc.

La manière dont on les utilise a une incidence sur nos perceptions, sur l’affect que l’on va garder en mémoire. C’est donc grâce aux sous-modalités que le cerveau établit des distinctions entre une expérience agréable et une expérience désagréable. En modifiant certains paramètres on peut donc influencer l’aspect agréable ou désagréable de nos souvenirs ou pensées.

Pensez à vos dernières vacances agréables… Imaginez-les en format cartes postales… Sélectionnez-en une seule… La plus agréable… Observez-là!… maintenant, mettez l’image en noir et blanc dans votre tête… comment votre ressenti se modifie quand vous le faite?… Réduisez maintenant cette carte postale de moitié, comme si elle devenait plus petite… Alors est-ce plus agréable ou désagréable?

Si c’est désagréable comme ça, redonnez lui sa taille initiale et ses couleurs d’origines… Allez plus loin et rajoutez les sons… ajoutez même de la musique si c’est plus amusant et intéressant pour vous. Félicitations ! Vous modulez vos pensées.

« Ce qui distingue les gens c’est la manière dont ils se représentent leur expérience, la manière dont ils choisissent de communiquer avec eux-mêmes. »

A.Robbins

Pour quoi faire ?

Au quotidien, dans votre profession comme dans votre vie personnelle, vous pouvez être amené à aider un patient/client ou un proche à traverser une émotion ou une sensation désagréable.

 

En jouant avec les sous-modalités avec elle, vous pourrez l’aider de manière ludique à dépasser les perceptions qu’elle se fait d’un souvenir ou de sa réalité.

 

Exemple avec une personne qui aurait une sensation désagréable:

Praticien: Comment vous sentez-vous?

Sujet: Bizarre, pas très bien.

P: Vous avez une sensation particulière? (on reste neutre)

S: Oui.

P: Où la situez-vous? (La situer permet de lui apporter du concret avec lequel on va travailler)

S: Dans la tête?

P: Ok, super (on valide pour donner confiance à la méthode employée). Je vais vous proposer un petit exercice pour vous aidez à vous sentir mieux très rapidement (autant suggérer que ça sera rapide, n’est-ce pas?). Vous avez envie de vous sentir mieux? (Qui présuppose, qu’en faisant cet exercice, elle se sentira effectivement mieux – On va aussi chercher son soutien)

S: Oui, bien sûr.

P: Très bien alors j’aimerais que vous me disiez quelle forme pourrait avoir la sensation que vous avez dans la tête? Plutôt ronde, carré? (Vous reconnaissez peut-être les techniques de présupposés – double liens? Toujours dans l’objectif de faire préciser, de donner de la réalité pour avoir une prise avec la technique de modifications des sous-modalités sensorielles).

S: Je sais pas trop… c’est comme une masse qui pèse. (Le poids est une information kinesthésique)

P: Ok, et cette masse, elle pourrait être de quelle couleur? Pour vous, pour le moment? (On y ajoute une dimension visuelle pour élargir les possibilités de travail et on présuppose “pour le moment” ce qui indique que ça va évoluer)

S: Noir, je dirais.

P: Noire… Vous allez fermer les yeux et imaginez cette forme noire dans votre tête et vous demandez d’imaginer qu’il y a du vent ou des rayons du soleil qui viennent dessus. Pour vous qu’est-ce qui est le plus intéressant entre le soleil ou le vent? (Repérez le double lien)

S: C’est bizarre mais je dirais que le vent la souffle un peu comme un nuage.

P: Ok, augmentez un peu le vent et observez comment la couleur se modifie.

S: Mmmmm.

P: C’est de quelle couleur maintenant?

S: Gris, blanc…

P: Et comment vous sentez-vous du coup?

S: Un peu mieux…

 

En continuant ce petit jeu de questions/réponses, il est facile d’imaginer comment on peut facilement tendre vers une sensation agréable.

Ce petit exercice fonctionne aussi bien avec les modalités Auditives ou Visuelles. Remarquez que, bien qu’il s’agisse d’une sensation (kinesthésique), nous emprunterons également des sous-modalités visuelles pour avoir plus d’action sur l’émotion ou la sensation à travailler.

Pilotez votre cerveau

Plus vous accepterez l’idée que votre imaginaire tient un rôle principal dans votre cerveau, plus vous pourrez le piloter grâce aux sous-modalités.
Étape 1: Choisissez un souvenir agréable et amusez-vous à le modifier à l’aide des modalités suivantes. Rendez-le triste, neutre puis le plus attirant possible.

  • Visuel: Grand-Petit, Près-Loin, Forme, Vitesse, Couleur, Luminosité, Flou-Net, Reliefs, Associé-Dissocié (Êtes-vous dans l’image ? Voyez-vous à travers vos yeux?)
  • Auditif: Graves-Aigües, Volume, Harmonie, Vitesse, Direction, Localisation, Rythmes, Mouvement.
  • Kinesthésique: Texture, Consistance, Chaud-Froid, Odeur, Salé-Sucré, Fort-Doux, Lourd-Léger, Intensité.

Etape 2: Choisissez un souvenir désagréable, une pensée qui vous est inconfortable. En utilisant les mêmes filtres des sous-modalités, transformez ce souvenir pour le rendre agréable ou neutre.
Etape 3: Amusez-vous en aidant votre entourage à transformer leurs représentations de certains souvenirs ou événements futurs.

Guillaume Gautier

Hypnopraticien – Formateur

Co-fondateur de DreaminzZz